04-10-2016 · Interview

Construire des portefeuilles personnalisés actions quantitatives actives

Les stratégies Enhanced Indexing (Indexation Optimisée) de Robeco reposent sur plus de 25 ans d’expérience en recherche quantitative sur actions et en gestion de portefeuille. Entretien avec Wilma de Groot et Michael Strating, responsables de notre équipe actions quantitatives.

    Auteurs

  • Wilma de Groot - Head of Core Quant Equities, Head of Factor Investing Equities and Deputy Head of Quant Equity

    Wilma de Groot

    Head of Core Quant Equities, Head of Factor Investing Equities and Deputy Head of Quant Equity

Quelle est l'expérience de Robeco dans les stratégies Enhanced Indexing ?

« Nous gérons des portefeuilles d’actions quantitatives émergentes et développées depuis de nombreuses années et pour des clients très divers. Nous disposons d’une équipe importante d'analystes et de gérants spécialisés dans la gestion quantitative d’actions, et nos portefeuilles ont régulièrement surperformé l’ensemble des marchés au fil des ans. Cela nous a permis d’accumuler plus de 11 milliards d’euros d’actifs dans nos stratégies d’actions quantitatives actives, dont les portefeuilles Enhanced Indexing font partie intégrante. Ces actifs sont gérés dans divers fonds et mandats, notamment pour une grande part dans des portefeuilles à faible tracking error. »

Comment gérez-vous votre stratégie Enhanced Indexing ?

« Nous la gérons en suivant une approche quantitative active bottom-up et purement systématique. Nous investissons dans un titre en fonction des signaux envoyés par notre modèle quantitatif propriétaire de sélection de valeurs, qui intègre un large éventail de facteurs, notamment la valorisation et le momentum. Mais au lieu de nous contenter des définitions génériques de la valorisation et du momentum, nous utilisons des définitions optimisées afin de supprimer le risque imprévu et de maximiser le potentiel de rendement.

Il en ressort une stratégie où les pondérations selon les secteurs et les pays sont similaires à celles de l’indice parent, mais elles privilégient légèrement plus les titres attractifs et légèrement moins les titres peu intéressants. Cela aboutit à un portefeuille ayant une faible tracking error. Notre approche quantitative active étant également évolutive, nous pouvons augmenter ou réduire sa tracking error en fonction des préférences de chaque client. »

Votre approche fonctionne-t-elle ?

« Oui, nous avons généré de bonnes performances au fil du temps. Au 30 juin 2016, notre indice composite optimisé d’actions marchés développés avait surperformé le MSCI World de 121 points de base (annualisé) depuis son lancement en 2004, pour une tracking error de seulement 1,06 %. Cela signifie que son ratio d’information était bien supérieur à 1, un niveau que très peu de firmes peuvent atteindre sur ce type de durée. »

Quelle serait sa place dans un portefeuille plus important ?

« Nos clients considèrent que notre stratégie Enhanced Indexing est une position en actions actives au sein de leur portefeuille global, mais qu’elle pourrait également constituer une alternative idéale à une allocation d’actions passive pour les investisseurs qui souhaitent générer des rendements supplémentaires sur l’ensemble du marché. Naturellement, dans la mesure où notre approche quantitative est totalement évolutive, nous pouvons en augmenter la tracking error au niveau souhaité par chaque client, jusqu’à 5 % environ. »

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Quels sont les avantages compétitifs de Robeco en matière de gestion de stratégies quantitatives ?

« Premièrement, nous disposons d’une longue expérience dans l’investissement quantitatif : nous utilisons notre modèle de sélection de titres pour exploiter les inefficiences de marché depuis plus de 25 ans et avons été les premiers à publier nos résultats de recherche dans les journaux académiques. Notre approche entièrement basée sur la recherche réduit par conséquent le risque de résultats décevants en dehors de l’échantillon. Preuve en est, nous utilisons notre approche Enhanced Indexing depuis 2002 et affichons un solide historique de performances.

Deuxièmement, une part importante de notre succès tient au fait que nous privilégions les définitions optimisées aux définitions génériques des facteurs valorisation et momentum. Par exemple, nous utilisons des techniques de résidualisation pour être sûr d’investir dans des valeurs affichant un momentum élevé plutôt que dans celles qui se caractérisent par un important beta négatif ou positif et qui dépendent davantage des performances récentes du marché, tandis qu’en matière de valorisation, nous sommes capables de réduire l’exposition au risque de détresse sans réduire le potentiel de rendement.
Autre aspect important, nous suivons ce que nous appelons une approche « boîte de verre », ce qui signifie que toutes les décisions que nous prenons sont 100 % transparentes, basées sur des règles et explicables. Cela aboutit à des mécanismes de construction de portefeuille prévisibles qui se traduisent à leur tour par une rotation relativement faible et la possibilité d’offrir à nos clients des portefeuilles et un reporting sur mesure. »

Quel type de personnalisation offrez-vous à vos clients ?

« Nos clients sont réellement aux commandes quand il s’agit de personnaliser un portefeuille quantitatif qui réponde à leur situation propre, et nous pouvons adapter celui-ci encore plus à l’avenir si leurs besoins évoluent ou sur la base de nouvelles informations Robeco. La personnalisation s’effectue dans trois domaines.

Premièrement, l’univers d’investissement. Nous pouvons utiliser n’importe quel indice actions de n’importe quelle région comme point de départ à la construction de portefeuille (tous les pays, États-Unis, Europe, Pacifique, marchés émergents) et exclure des segments de marché particuliers. Les régions ou secteurs que nous évitons à la demande de nos clients incluent par exemple la Russie, les banques européennes et leur propre pays.

Deuxièmement, le degré d’activité, tel que mesuré par la tracking error. Notre processus quantitatif actif est totalement évolutif et notre logiciel peut créer un portefeuille optimal pour chaque niveau de risque souhaité. Après avoir lancé notre stratégie Enhanced Indexing en 2002, nous avons introduit, à la demande de nos clients, des portefeuilles semi-passifs (faible tracking error) en 2006 et des stratégies quantitatives actives (tracking error élevée) en 2008. Nous sommes capables de gérer ces portefeuilles à forte tracking error sans réduction majeure du ratio d’information.

Le troisième et dernier aspect est la durabilité. En 2010, nous sommes devenus l’un des premiers gérants quantitatifs à intégrer les critères ESG (environnement, social et gouvernance) dans nos processus d’investissement et nous pouvons facilement mettre en place des listes d’exclusion propres à chaque client. Mais nous suivons également une approche plus proactive en veillant à ce que nos portefeuilles surpondèrent les entreprises ayant de bonnes pratiques ESG par rapport à l’indice de référence. Nous pouvons également mettre en œuvre diverses stratégies overlay de durabilité, notamment la réduction de l’empreinte carbone. En tant que leader de l’investissement durable, RobecoSAM nous permet d’accéder à une quantité inégalée de données de durabilité des entreprises, issues de son évaluation annuelle de plus de 3 000 sociétés dans le monde. »

Pourquoi la durabilité est-elle si importante

« Mettre l’accent sur la durabilité est l’un des principaux engagements de Robeco, et celle-ci devient également de plus en plus importante pour nos clients dans le monde entier. En intégrant dès aujourd’hui les critères ESG dans leur approche d’investissement, nos clients peuvent préparer leurs portefeuilles à l’avenir et mieux les protéger contre les risques susceptibles de survenir. Cependant, les investisseurs abordent la durabilité de façon différente : chacun ayant ses propres convictions, une approche universelle ne fonctionne donc pas.

Cela signifie que nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients pour élaborer des solutions personnalisées dans ce domaine. En 2013 par exemple, une grande compagnie d’assurance européenne a choisi notre stratégie Enhanced Indexing comme alternative à un investissement passif et nous a demandé de mettre en œuvre sa propre liste d’exclusion. En deux ans, le mandat a dépassé les 1 milliard de dollars. Nous avons également mis en place un overlay de réduction de l’empreinte carbone pour ce mandat.

Cela fait également de nombreuses années que nous appliquons les critères ESG aux portefeuilles d’actions émergentes Enhanced Indexing. En 2006, un grand fonds de pension européen nous a demandé de mettre au point un mandat d’actions émergentes à faible tracking error avec un indice de référence non standard et une intégration sur mesure des critères ESG. Le mandat a généré des performances conformes aux attentes et s’est considérablement développé en taille. »

Quels sont vos projets pour l'avenir ?

« Nous travaillons sur différents moyens d’intégrer les critères ESG dans nos portefeuilles. Ainsi, un client peut vouloir non seulement que son portefeuille affiche un meilleur profil ESG que son indice de référence, mais que son score « E » (environnement) soit également plus élevé, car c’est le critère le plus important pour lui. Nous examinons les meilleures façons de mettre en œuvre une telle solution sans qu’elle n’ait d’impact négatif sur les caractéristiques risque-rendement avérées de notre modèle de sélection de titres.

Notre programme de recherche est bien rempli : nos analystes quantitatifs examinent de nouveaux facteurs en utilisant des ensembles de données non standard qui pourraient améliorer le potentiel de rendement de nos portefeuilles. Tous les facteurs que nous utilisons doivent être justifiés par une logique économique convaincante, présenter un potentiel avéré de rendement corrigé du risque dans le temps et être faciles à mettre en œuvre. »