08-06-2020 · Vision

Le marché des animaux de compagnie bien préparé à surmonter la crise du Covid-19

Les grandes évolutions sociodémographiques font partie des changements structurels sur lesquels se concentre notre stratégie Global Consumer Trends. L’augmentation du nombre d’animaux de compagnie et des dépenses qui leur sont consacrées en font partie. Par le passé, cette tendance a résisté aux récessions, ce qui devrait également être le cas dans le contexte du Covid-19.

    Auteurs

  • Richard Speetjens - Portfolio Manager

    Richard Speetjens

    Portfolio Manager

  • Jack Neele - Portfolio Manager

    Jack Neele

    Portfolio Manager

Le marché des animaux de compagnie offre des perspectives de croissance modeste mais stable, soutenues par une hausse constante du nombre de propriétaires et des dépenses consacrées à chaque animal. Actuellement estimé à plus de 190 milliards de dollars, le marché mondial devrait progresser de près de 5 % en moyenne par an entre 2019 et 2025, estiment les analystes.

Les principaux moteurs de cette croissance sont l’augmentation de la possession d’animaux de compagnie dans le monde et une hausse continue des dépenses par animal : achat de nourriture plus saine et plus fraîche, dépenses de santé accrues en raison de la prévalence grandissante des maladies zoonotiques, etc. Un autre élément important est que les maîtres traitent de plus en plus leurs compagnons à quatre pattes comme des membres de leur famille, avec tous les avantages et inconvénients que cela induit. .

Outre ces perspectives de croissance modérée, le marché de l’animalerie présente aussi un profil relativement résilient. Aux États-Unis, par exemple, les dépenses dans ce secteur ont continué d’augmenter même durant la crise financière de 2008-09 (voir figure 1). Dominé par plusieurs marques solides et défensives, le marché reste relativement fragmenté, malgré de récentes fusions-acquisitions. Il est probable que la consolidation se poursuive.

Les maîtres traitent leurs compagnons à quatre pattes comme des membres de leur famille, avec tous les avantages et inconvénients que cela induit

Figure 1 : dépenses totales dans le secteur des animaux, aux États-Unis

Figure 1 : dépenses totales dans le secteur des animaux, aux États-Unis

Source : American pet product association (APPA), février 2020.

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Les États-Unis sont de loin le premier marché des animaux de compagnie au monde, avec 95,7 milliards de dollars dépensés en 2019, en hausse de 5,7 % par rapport à 2018. Cette année, la croissance devrait se poursuivre, à un rythme cependant moins rapide que précédemment. Les spécialistes de l’industrie estiment que les dépenses augmenteront encore de 3,5 % en 2020 pour atteindre 99 milliards de dollars en fin d’année.

Parmi les autres marchés importants (mais plus petits) figurent les grands pays européens développés tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. En dehors des États-Unis et de l’Europe, la possession d’animaux de compagnie est beaucoup plus faible. Mais certains pays rattrapent rapidement leur retard. En Chine, par exemple, le marché devrait progresser de plus de 14 % par an en moyenne entre 2019 et 2025, soutenu par l’augmentation rapide du nombre d’animaux.

Évolutions récentes

Ces dernières années, l’accélération des dépenses dans les grands marchés développés tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France s’accompagne aussi d’un essor de la demande provenant de marchés plus récents et plus dynamiques, en particulier en Asie. Les pays émergents comme la Chine, la Corée du Sud et l’Inde ont vu leurs populations d’animaux de compagnie augmenter rapidement, et les dépenses afférentes croître encore plus vite dans la plupart des cas.

Ainsi, le nombre d’animaux de compagnie en Corée du Sud est passé de 4,9 millions en 2014 à 7,5 millions en 2018, soit une progression annuelle de 10,8 %. En Chine, on estime que le nombre de propriétaires de chats et de chiens a augmenté de 8,4 % entre 2018 et 2019, pour atteindre 61,2 millions. Cela peut sembler très élevé, mais cela reste une petite fraction de la population totale du pays.

Dans de nombreux pays, les « millennials » considèrent de plus en plus les animaux de compagnie comme une véritable alternative aux enfants. Aux États-Unis, par exemple, c’est dans cette tranche d’âge que l’on compte le plus de propriétaires (tous types d’animaux confondus). L’APPA définit les millennials comme les personnes nées entre 1980 et 1994. Posséder un animal de compagnie demande un certain investissement, mais reste généralement moins coûteux et moins exigeant que d’avoir des enfants.

Enfin, une autre évolution récente intéressante est l’apparition de nouveaux types d’offres, en particulier dans le commerce en ligne. Les coffrets cadeaux ou les formules d’abonnement pour des envois réguliers de nourriture, telles que l’offre « autoship » de Chewy.com, en sont un bon exemple. Ils ont contribué à l’essor des animaleries en ligne.

Surmonter la crise du Covid-19

En pleine crise sanitaire, la principale question des investisseurs est de savoir si l’augmentation des dépenses consacrées aux animaux de compagnie va évoluer. Pour le moment, les effets à court terme de la pandémie sont mitigés. Les mesures de confinement ont obligé de nombreux cabinets vétérinaires à rester fermés durant des semaines. La fermeture des centres d’adoption dans certains pays a pu également ralentir l’augmentation du nombre de propriétaires.

Cependant, la situation varie d’un pays à l’autre. Alors que les refuges animaliers ont interrompu les procédures d’adoption dans de nombreux pays européens, ils sont restés ouverts aux États-Unis et ont même été pris d’assaut par des personnes confinées chez elle prêtes à adopter ou héberger un animal. Un phénomène similaire semble s’être produit dans d’autres pays, notamment en Australie.

Ces évolutions sont de bon augure pour les futures dépenses, puisque celles-ci sont plus importantes dans les premières années de vie de l’animal (vaccins, etc.). Elles pourraient soutenir le secteur vétérinaire et compenser une partie des pertes enregistrées au début de la crise. Bien qu’il soit trop tôt pour en tirer des conclusions, il est clair que les conséquences de la pandémie ne seront pas forcément négatives à court terme ; elles pourraient même être positives à long terme.

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