Le rapport annuel explique dans le détail la manière dont l’équipe Actionnariat actif a voté lors de près de 5 000 assemblées générales annuelles des actionnaires (AGA) sur un large éventail de thèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Sur les 56 600 sujets à l’ordre du jour abordés, au moins un vote a été exprimé contre la direction dans 61 % des cas.
Certaines des sources de tension concernaient le manque perçu de progrès dans la lutte contre le réchauffement climatique ou des résolutions préconisant la fixation d’objectifs spécifiques en matière d'émissions ou la prise d’engagements en faveur de la neutralité carbone. Étant donné qu’il s’agit d’objectifs à long terme dans un contexte d’avenir incertain, des désaccords entre actionnaires et entreprises en portefeuille ont parfois surgi concernant la manière de relever les défis immédiats à court terme.
Début 2024, cette dichotomie a poussé le géant pétrolier ExxonMobil à intenter une action en justice afin de bloquer une résolution d’actionnaires appelant à des objectifs climatiques plus ambitieux. Si cette démarche a fait planer une menace sur la démocratie actionnariale, la plupart des divergences d’opinion entre les investisseurs et les entreprises sont toutefois réglées à l’amiable, et de nombreuses affaires sont régulièrement passées sous silence.
Le vote dans le monde entier. Source : Robeco.
Utiliser notre voix pour faire le bien
« Exercer nos droits d’actionnaires est une part importante de notre responsabilité envers nos clients », déclare Michiel van Esch, responsable du vote chez Robeco, dans l’introduction du rapport. « Nous entretenons un dialogue actionnarial actif avec les entreprises en portefeuille sur les risques, les incidences et les opportunités clés liés à la durabilité et nous les aidons de ce fait à construire des business models pérennes. »
« Nous sommes convaincus qu’un comportement plus durable des entreprises améliore le profil risque-rendement de nos investissements. Ainsi, au nom de nos clients, nous utilisons notre dialogue actionnarial et nos droits de vote pour améliorer la prise de conscience et le comportement responsable des entreprises. »
Le rapport de 2024 explique l’issue des votes sur un large éventail de sujets ESG, avec en tête les votes « Say on Climate », pour lesquels Robeco a voté contre la direction dans 64 % des cas. Des études de cas ont été menées sur la manière dont les questions ESG ont été traitées dans 24 entreprises, notamment lors de l’AGA très médiatisée d’ExxonMobil. Dans leur grande majorité, les votes ne sont pas exprimés en personne, mais par procuration.
Fini les approbations automatiques
« L’époque où les AGA se succédaient dans le calme et la bonne humeur et affichaient des taux d’approbation proches de l’unanimité est révolue », déclare Michiel van Esch. « Les débats tenus lors de la saison des AGA reflètent de plus en plus les enjeux de l’économie et de la société en général. Par voie de conséquence, de nombreuses résolutions adoptées lors d’AGA et les sujets débattus qui s’y rapportent revêtent dès lors une dimension complexe ; les investisseurs institutionnels peuvent être en désaccord sur un éventail de sujets, sans parler des autres parties prenantes.
Dans le même temps, les entreprises reçoivent des messages contradictoires de la part de leurs actionnaires. Il y a, d’une part, des actionnaires qui font pression pour faire progresser les questions de durabilité, comme la biodiversité et le capital humain, et de l’autre, des actionnaires qui s’opposent fermement à ces tendances.
Il y a aussi de grandes entreprises qui ne retiennent pas leurs critiques vis-à-vis de leurs actionnaires. En ce qui concerne les assemblées d’actionnaires qui ont été au centre de l’attention, le débat semble se durcir et se polariser, ce qui, d’une manière générale, ne favorise pas le progrès. »
Des raisons de rester optimiste
Les raisons d’être optimistes sont pourtant légion, car il existe un large consensus au sein des entreprises sur le fait qu’il est dans leur intérêt à long terme de gagner en durabilité. À cette époque marquée par le réchauffement climatique et les changements sociaux de l’après-Covid, il est essentiel d’entretenir un dialogue actif.
« Dans la grande majorité des cas, l’AGA représente l’enceinte idéale pour discuter des progrès accomplis au niveau des mesures d’incitation de l’entreprise, des progrès dans la réalisation des objectifs de durabilité, des nouvelles nominations au conseil d’administration et à l’équipe de direction, ainsi que des priorités en termes d’allocation de capital », explique Michiel van Esch.
« C’est pour cette raison que nous continuons à exercer activement nos droits de vote, à entretenir un dialogue actionnarial avec les entreprises en portefeuille sur les risques, les incidences et les opportunités clés liés à la durabilité et à les aider à construire des business models pérennes. »
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