L’équipe Actionnariat actif va étendre son engagement actuel sur le thème de la nature pour y inclure la gestion des ressources naturelles et un éventail plus large de matières premières touchées par la déforestation, tout en élargissant la portée de l’engagement en matière de diversité afin d’améliorer la gestion du capital humain.
Deux nouveaux thèmes seront abordés : les chaînes d’approvisionnement des minerais de transition et la question de la dilution des droits des actionnaires dans certaines juridictions. Toutefois, la majeure partie du travail prévu en 2025 portera sur des thèmes actuels tels que le thème « evergreen » de la lutte contre le changement climatique et les questions de nature qui y sont liées.
Une plongée plus en profondeur
« Nous continuons à investir beaucoup de temps dans notre engagement sur le climat et nous sommes en train d’établir des objectifs liés à la nature dans le cadre de notre feuille de route vers la neutralité carbone », déclare Peter van der Werf, responsable de l’Actionnariat actif chez Robeco.
« La déforestation fera l’objet d’une attention beaucoup plus grande à mesure que nous élargissons notre engagement dans l’huile de palme pour inclure également le soja, le bœuf, le cuir, le papier et la pâte à papier dans ce programme. Nous cherchons également à étendre notre thème de la gestion des ressources naturelles, dans lequel nous nous concentrons sur l’eau et les déchets, car ce sont également des facteurs importants de la perte de biodiversité, qui est un autre sujet que nous voulons aborder. »
« Et nous élargissons la portée de notre travail sur la diversité et l’inclusion afin d’en faire encore plus en matière de gestion du capital humain. Nous pourrons ainsi aborder une série de problématiques liées aux relations avec les employés, à leur satisfaction et à leur sentiment de valorisation au travail. »
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Alimenter la transition
Les thèmes d’engagement sont choisis chaque année en consultation avec les clients, d’autres parties prenantes externes et les équipes d’investissement de Robeco. Le climat reste la priorité principale, et à mesure que l’attention porte de plus en plus sur la réalisation de la neutralité carbone, la transition est devenue le sujet principal.
« Lorsque nous avons consulté nos clients au cours de notre panel et obtenu le retour de nos équipes d’investissement, il y a eu un soutien unanime pour lancer un thème sur les minéraux de transition », déclare Ghislaine Nadaud, spécialiste senior en investissement durable.
« Dans notre engagement avec les secteurs en transition, nous ne nous concentrerons pas uniquement sur les activités en aval ou en amont. Dans le secteur des transports, nous examinerons l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des batteries pour véhicules électriques, depuis l’extraction des minéraux essentiels nécessaires jusqu’à la question plus large de la transition vers l’électrification. »
« Nous analyserons certains fabricants de batteries et peut-être aussi certains producteurs de véhicules électriques. Il s’agit donc d’adopter une perspective globale sur la chaîne d’approvisionnement dans ces secteurs de transition, plutôt que de se limiter à des entreprises individuelles. »
S’appuyer sur d’autres thèmes
L’engagement dans les minéraux de transition s’inscrit dans la continuité des thèmes existants de la transition juste et la neutralité carbone, en se concentrant à la fois sur le climat et sur les droits de l’homme.
« Les minéraux de transition sont essentiels pour les technologies qui décarbonent notre économie », ajoute Harry Ashman, spécialiste de l’engagement. « Pourtant, leur extraction peut poser des problèmes, par exemple la déforestation liée à l’extraction du nickel en Indonésie, l’extraction du lithium qui a un impact sur la qualité et la quantité de l’eau en Amérique du Sud, ou encore l’extraction du cobalt liée à des enjeux sociaux au Congo. »
« Alors que de nouvelles mines s’ouvrent pour répondre à la demande croissante de ces minerais, nous encouragerons les entreprises à maintenir des normes environnementales et sociales élevées dans toute une série de domaines clés. »
Engager le dialogue avec des décideurs politiques
Le deuxième nouveau thème sur les droits des actionnaires adopte une approche différente de la voie habituelle de l’engagement auprès des entreprises sur des questions ESG spécifiques. Les gouvernements ou les régulateurs cherchent à rendre les marchés boursiers plus attractifs en appliquant des réglementations favorables aux entreprises, mais celles-ci ont souvent des conséquences imprévues pour les droits des actionnaires.
« Dans de nombreuses juridictions, nous constatons que la législation qui protégeait les droits des actionnaires est diluée ou modifiée, sous une forme ou une autre, et que la protection des actionnaires minoritaires s’affaiblit au lieu de se renforcer », explique Michiel van Esch, responsable du Vote chez Robeco.
« Nous l’avons constaté sur plusieurs marchés, y compris en Europe. Notre attention se portera davantage sur l’engagement politique, ce qui sera probablement plus difficile à mettre en œuvre, car il ne vise pas une seule entreprise d’un portefeuille, mais un ensemble plus large de marchés et de régulateurs. Il s’agira notamment de mener des consultations, d’envoyer des courriers aux régulateurs, etc. »
« L’idée est, en fin de compte, de protéger nos investissements dans leur ensemble, plutôt que de chercher à provoquer des changements dans un petit nombre d’entreprises ou de portefeuilles d’investissement. Il s’agit d’une approche différente qui repose sur l’engagement politique plutôt que sur l’engagement auprès des entreprises. »
Pourquoi tant d’intérêt pour les thèmes « evergreen » ?
Dans l’ensemble, cela signifie qu’il faut consacrer plus de temps aux thèmes « evergreen » liés au climat, à la biodiversité et aux droits de l’homme, qui sont depuis longtemps considérés comme les principaux domaines d’intérêt de l’investissement durable.
« Nous nous concentrons moins sur le lancement de nouveaux thèmes chaque année, car nous voulons nous concentrer davantage sur les risques à long terme pour les portefeuilles de nos clients, ou sur les transitions structurelles qui doivent avoir lieu dans la société », explique M. van der Werf.
« En agissant de la sorte, nous visons à créer un impact positif à long terme. »