Le rapport passe également en revue les efforts visant à enrayer les comportements controversés des entreprises et la collaboration avec l’Australie en ce qui concerne ses politiques de transition climatique. Enfin, l’équipe examine la récente saison des votes par procuration et pose la question suivante : « Doit-on avoir voix au chapitre en matière de durabilité ? »
L’été n’a pas été de tout repos pour les spécialistes de l’engagement de Robeco. Ils se sont en effet penchés sur des questions qui constituent une menace sérieuse pour la santé humaine et le réchauffement climatique et, à ce titre, ont entamé des dialogues avec des entreprises chimiques afin d’abandonner progressivement l’utilisation des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS).
Le nouveau thème d’engagement « Substances chimiques dangereuses » met en lumière les risques sociaux, environnementaux et de litiges liés à la production et à la distribution de produits chimiques tels que les PFAS, également connus sous le nom de « produits chimiques éternels », car ils ne se dégradent pas naturellement. Les PFAS sont utilisés pour fabriquer des ustensiles de cuisine, des emballages résistants à la graisse ou des vêtements médicaux, ainsi que des produits hydrophobes et antibactériens, mais leur utilisation a un revers dangereux.
« De plus en plus de recherches scientifiques associent ces substances chimiques à des cancers, à l’infertilité et à l’endommagement du système immunitaire », explique Sylvia van Waveren, figure de proue de l’engagement sur ce thème.
« C’est un enjeu de santé mondiale et nous demanderons aux entreprises qui en sont à l’origine d’élaborer un calendrier et un plan d’action pour l’abandon progressif des PFAS et de créer des substituts plus sûrs à la production et l’utilisation de toutes ces substances chimiques dangereuses. »
Lutter contre les comportements controversés
Les entreprises impliquées dans de graves violations des principes directeurs du Pacte mondial des Nations unies (UNGC) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) font l’objet d’un processus de dialogue actionnarial renforcé. L’objectif est de remédier au problème et de s’assurer que des systèmes sont mis en place pour éviter que des violations similaires ne se reproduisent. Ce processus peut avoir des répercussions sur l’investissement et notamment entraîner l’exclusion des entreprises visées.
« Nous avons récemment apporté une série d’améliorations à notre approche du thème d’engagement « Comportement controversé » et sommes ravis de constater qu’elles ont porté leurs fruits », s’enthousiasme Yumi Fujita, spécialiste en chef de l’engagement, dans son rapport sur les progrès accomplis. « Nous avons commencé à voir des résultats positifs dans les domaines environnemental et social, même dans les contextes les plus difficiles. »
« À l’avenir, ces progrès se refléteront dans nos nouveaux scores de controverse internes, qui permettent des surclassements et déclassements plus rapides et plus agiles dans les cadres d’investissement et, partant, une meilleure représentation des risques dans nos produits. »
Dialoguer avec les autorités nationales australiennes
La lutte contre le réchauffement climatique reste une priorité dans le monde entier. Frappée de plein fouet par ce phénomène, l’Australie a connu de graves feux de brousse et sécheresses ces dernières années. Le pays est également un grand producteur et utilisateur de charbon, ce qui contribue à la dégradation de son propre environnement.
« Nous avons donc lancé un programme de dialogue avec les autorités nationales de l’Australie en 2021 pour soutenir la politique de transition climatique du pays, qui vise à se départir du charbon », explique Peter van der Werf, responsable de l’Actionnariat actif, qui s’est rendu dans le pays pour la deuxième fois afin de participer aux pourparlers. Il fait état d’une issue généralement positive des nombreuses réunions tenues en août 2024 avec des représentants d’agences fédérales, étatiques et réglementaires, y compris avec le trésorier australien.
« Le dialogue avec les autorités nationales est important, car les engagements nationaux en matière de politique climatique servent de base aux entreprises australiennes pour définir leurs objectifs, tandis que la création de conditions de concurrence loyale entre les différents pays contribue à réduire le risque systémique pour les investisseurs. »
Robeco est membre du comité consultatif et co-préside un groupe de travail sous la houlette de l’initiative des PRI intitulée « Collaborative sovereign engagement on climate change with Australia » (dialogue avec les autorités nationales australiennes sur le réchauffement climatique). Au cours de son dernier voyage, l’équipe a insisté sur la nécessité pour l’Australie de se fixer un objectif de réduction des émissions de carbone d’au moins 70 % dans la publication à venir de ses contributions déterminées au niveau national (NDC) pour 2035.
Doit-on avoir voix au chapitre sur la question de la durabilité ?
Enfin, les investisseurs jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans les assemblées générales annuelles des entreprises, ces derniers ayant désormais leur mot à dire sur la rémunération des dirigeants (« Say on Pay ») et la teneur des politiques de lutte contre le réchauffement climatique (« Say on Climate »). Mais devrait-il également y avoir un « Say on Sustainability » (avoir voix au chapitre sur la question de la durabilité) pour des enjeux plus généraux ? La question est posée par Diana Trif, spécialiste du vote, lorsqu’elle passe en revue les activités de vote par procuration de Robeco.
« Pourquoi les investisseurs n’ont-ils pas voix au chapitre sur la question de la durabilité, surtout au vu de l’importance croissante de ce thème dans la gestion des risques, les investissements et les rapports des entreprises ? », s’interroge-t-elle.
Le fait d’avoir voix au chapitre sur la question de la durabilité permettrait aux investisseurs d’exprimer leurs opinions aux membres du conseil d’administration et à la direction au moyen d’un vote « en faveur ou contre » sans équivoque, ce qui rendrait l’assemblée générale annuelle plus constructive. »
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