L’ancien président Donald Trump affronte la vice-présidente en exercice Kamala Harris lors du scrutin du 5 novembre et, en cas de victoire, Kamala Harris deviendrait la première femme présidente des États-Unis. Les électeurs éliront également les membres de la Chambre des représentants et du Sénat, qui devraient rester divisés entre les Républicains et les Démocrates.
Dans cette élection présidentielle tant attendue, Donald Trump promet des baisses d’impôts pour les entreprises et les particuliers, mais entend imposer des droits de douane aux entreprises étrangères, en plus de procéder à des déportations de masse d’immigrés et à une refonte des ministères.
Kamala Harris cible la classe moyenne et investit dans le logement et le développement de la santé tout en augmentant les impôts sur les sociétés et les très fortunés. Le programme des deux candidats devrait vraisemblablement creuser le déficit budgétaire déjà croissant.
Cela étant dit, la responsabilité budgétaire est loin de figurer en tête de la liste pour les électeurs, car l’économie a tendance à être le thème dominant du scrutin, explique Mike Mullaney, directeur de la recherche sur les marchés mondiaux chez Boston Partners, l’entité sœur de Robeco axée sur l’investissement fondamental de style « Value ».
L’élection la plus divisée
« Cette élection est peut-être la plus divisée de toutes les élections américaines récentes, compte tenu de l’histoire de Donald Trump et des politiques qu’il prône, et de la plateforme de Kamala Harris, créée dans la précipitation à la suite de sa nomination en tant que candidate démocrate à la présidentielle », explique Mike Mullaney.
« Un autre facteur important de cette élection est le “basculement’’ implicite du Congrès. En effet, la Chambre des représentants (actuellement républicaine) devrait vraisemblablement passer sous contrôle démocrate, alors que le Sénat (actuellement démocrate) devrait passer sous pavillon républicain.
Quelle que soit l’issue des élections, une chose est sûre : elle aura des effets durables aussi bien sur le marché américain que sur les marchés mondiaux. »
Accent sur les impôts
La question fiscale, et ses conséquences sur le déficit et la dette nationale des États-Unis, occupera à nouveau le devant de la scène. « Donald Trump entend réduire les impôts sur les sociétés de 21 % à 15 % et a promis d’étendre les baisses d’impôts aux particuliers liés à sa précédente présidence », explique Mike Mullaney. « Il propose un nouvel et hypothétique allègement fiscal à chaque nouvelle apparition dans le cadre de sa campagne électorale.
Il est probable que, dans un premier temps, le marché actions monte en cas de victoire de Donald Trump et qu’il baisse si Kamala Harris est élue. La raison qui le pousserait vers le haut sous Trump est liée à ses propositions de baisse du taux d’imposition des sociétés et à ses promesses de déréglementation de plusieurs secteurs. Je m’attends aussi à ce que son élection favorise initialement les entreprises nationales, vu les droits de douane qu’il compte imposer.
Kamala Harris compte augmenter les impôts, et il est facile de faire A + B dans ce scénario. Goldman Sachs estime à moins 8 % l’impact de sa politique fiscale sur le bénéfice par action du S&P 500. L'indice devra donc être revalorisé sur la base de sa capacité à faire adopter ces hausses d’impôts par le Congrès, et rien ne le garantit. »
Kamala Harris a une légère avance
Les sondages actuels (au 18 octobre) indiquent que Kamala Harris maintient une légère avance sur son rival, avec 49,3 % des intentions de vote, contre 47,7 % pour Donald Trump. Dans le système américain, cette avance n’est pas nécessairement synonyme de victoire. En effet, Donald Trump est sorti vainqueur de l’élection de 2016 parce qu’il a remporté plus de sièges qu’Hillary Clinton au sein du collège électoral, même s’il a perdu le vote populaire d’un cheveu.
Source : RealClearPolitics, Bloomberg
Les candidats à l’élection présidentielle doivent obtenir une majorité de 270 sièges sur les 538 que compte le collège électoral, ce qui signifie qu’il est essentiel de l’emporter dans les plus grands États comme la Californie (démocrate) et le Texas (républicain). Mais ce sont les « swing states », comme la Pennsylvanie, qui pourraient faire pencher la balance en faveur du/de la futur(e) locataire de la Maison Blanche.
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