Dans une note de recherche récente, nous avons étudié si, au sein d’un portefeuille d’actions mondiales l’allocation aux actions émergentes crée de la valeur pour l’ensemble de ce portefeuille. À l’aide de données de marché couvrant la période janvier 1988-décembre 2017, nous nous sommes demandé si les investisseurs doivent effectuer des allocations aux valeurs émergentes et comment ils doivent procéder.
Nous avons examiné deux grandes options. La première repose sur une allocation passive répliquant l’indice MSCI Emerging Markets Total Return. La seconde consiste à effectuer des allocations aux facteurs bien connus que sont la valorisation et le momentum au sein de l’univers d’investissement de l’indice MSCI Emerging Markets Total Return, en utilisant une approche de classement ainsi que des définitions de facteurs et des règles de construction de portefeuille relativement simples (investir dans les 33 % de valeurs les plus intéressantes d’un point de vue factoriel, avec rééquilibrage mensuel).
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Les avantages de l’allocation aux marchés émergents sont bien supérieurs lorsque la valorisation et le momentum sont pris en compte.
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Les facteurs créent plus de valeur que les approches passives
Nous avons découvert que, historiquement, l’allocation passive d’une partie d’un portefeuille à des actions émergentes augmente les rendements corrigés du risque. Toutefois, les gains sont encore plus importants lorsque les facteurs valorisation et momentum sont pris en compte dans le processus de sélection des valeurs. Les avantages d’une allocation factorielle dans les marchés émergents peuvent être significatifs, même lorsque l’investissement factoriel est déjà mis en œuvre dans la poche marchés développés du portefeuille.
Dans notre analyse, nous avons également examiné des règles de construction de portefeuille plus sophistiquées, qui ne prévoient pas de vendre immédiatement les titres qui deviennent moins intéressants en termes d’exposition factorielle. Au contraire, chaque trimestre, seuls les titres qui ne font plus partie des 50 % meilleurs sont vendus, et remplacés par les valeurs les plus attractives du moment qui ne font pas encore partie du portefeuille. Nos calculs montrent que par rapport à une approche plus statique, cette approche dynamique réduit la rotation et accroît les performances.
Les coûts ne modifient pas nos conclusions
Sur la base d’hypothèses prudentes, nous avons également examiné l’impact des coûts de transaction et des commissions de gestion sur les performances. Nous avons pris comme hypothèse des coûts de négociation des titres de 30 points de base sur les marchés développés et de 50 points de base sur les marchés émergents. Nous avons également opté pour des commissions de gestion de 10 points de base pour les marchés développés passifs et de 20 points de base pour les marchés émergents passifs. Enfin, nous avons inclus une hausse de 10 points de base par an pour les portefeuilles de facteurs. Notre conclusion est que même lorsque l’on intègre ces coûts, l’allocation aux primes factorielles sur les marchés émergents génère une valeur ajoutée significative.
Pour finir, nous avons analysé les performances des différentes stratégies d’investissement sur deux sous-périodes de durée égale : de janvier 1988 à fin 2002 et de 2003 à décembre 2017. Les résultats obtenus pour ces deux périodes sont conformes à ceux de la période totale. Les allocations aux marchés émergents ont amélioré le ratio de Sharpe du portefeuille durant les deux sous-périodes, et les allocations aux facteurs valorisation et momentum ont encore accru ce ratio.
Par conséquent, nous conseillons aux investisseurs d’allouer une partie de leur portefeuille aux primes factorielles sur les marchés émergents, d’autant plus que les définitions de facteurs utilisées dans notre étude sont relativement simples. Nous sommes convaincus que l’utilisation de stratégies d’investissement factoriel efficientes, basées sur des définitions optimisées des facteurs et des règles intelligentes de sélection de valeurs et de construction de portefeuille, peut aboutir à des résultats encore meilleurs tout en réduisant les risques et les coûts.
Sur les marchés émergents, Robeco gère avec succès des portefeuilles basés sur les facteurs depuis plus de dix ans maintenant. Depuis son lancement en 2008, notre stratégie Active Equities a prouvé sa capacité à surperformer l’indice MSCI Emerging Markets de manière constante et significative, tant sur les marchés haussiers que baissiers, puisqu’elle a généré des surperformances positives au cours de huit des neuf dernières années calendaires.