Les spreads des obligations d'État européennes se sont resserrés dans un environnement marqué par une volatilité relativement faible au cours des 12 derniers mois, à la faveur du sentiment positif des marchés à l’égard du risque. Cependant, le sentiment a changé du jour au lendemain après la défaite cuisante du parti du président français Emmanuel Macron aux élections européennes. L’annonce surprise de la tenue d’élections législatives par Emmanuel Macron a été considérée par les marchés comme une manœuvre qui attise une situation déjà incendiaire. Une victoire des partis prônant un programme budgétaire exubérant augmente le risque de détérioration des finances publiques françaises, déjà sous étroite surveillance des marchés.
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Fluctuation des spreads des pays de la zone euro
Les marchés obligataires ont de nouveau connu un accès de volatilité, les spreads des pays de la zone euro s’étant fortement élargis, ce qui a alimenté une fuite vers la qualité en faveur des Bunds. Le spread entre l’OAT et le Bund à 10 ans s’est élargi d’environ 30 pb pour s’établir juste sous la barre des 80 pb, un niveau inédit depuis la période précédant les élections présidentielles françaises de 2017 et depuis la crise de l’euro de 2011. Cet élargissement a eu une incidence sur les spreads de tous les pays de la zone euro et s’est propagé au complexe du crédit en euros dans son ensemble. De plus, les valeurs bancaires européennes ont été fort malmenées, comme en témoigne la baisse prononcée (8 %) de l’indice Euro Stoxx Bank sur cinq jours. Ces événements ont mis en lumière le fait que les valorisations sur les marchés des spreads étaient devenues excessives, comme nous l’avons indiqué dans nos Perspectives pour le T2.
Se préparer à des conditions changeantes
Cette situation a montré que même si les marchés avaient l’inflation et l’issue des réunions des banques centrales dans le collimateur, l’évolution du contexte géopolitique peut avoir de profondes et soudaines répercussions sur les marchés. À l’approche des élections au Royaume-Uni et, plus tard dans le courant de l’année, aux États-Unis, où planent aussi de grandes incertitudes budgétaires (voir Graphique 1), l’été s’annonce tempétueux et l’automne risque d’être tout aussi orageux.