Comme l’illustrent les dix graphiques présentés ci-dessous, investir dans les fintech vous exposera à un groupe incroyablement diversifié de sous-secteurs et d’écosystèmes qui regroupe un large éventail de titres autres que les sociétés de paiement et les néo-banques qui font les gros titres des médias financiers. Après une période difficile marquée par la retombée de l’euphorie de l’ère Covid, le potentiel de croissance de l’univers des fintech commence tout juste à se réaliser ; le moment est donc opportun de s’y exposer.

Depuis l’élection américaine, l’engouement des équipes M&A est à son comble en prévision d’un régime réglementaire beaucoup plus permissif sous l’administration Trump 2.0, le secteur financier en général et la fintech en particulier ayant de grandes chances de figurer haut sur la liste des priorités des négociateurs de transactions. Le graphique 1 montre que l’activité pourrait avoir atteint un plancher et devrait rebondir sous l’effet de l’assouplissement des conditions monétaires et de l’amélioration de la confiance quant au potentiel de croissance des business models des fintech.

Cette reprise de l’activité sur les marchés des capitaux s’est manifestée sur les marchés publics par l’acquisition de Discover Financial par Capital One pour 35 milliards de dollars. Dans le domaine du capital-risque, 12 nouvelles licornes ont émergé depuis le début de l’année, selon CB Insights, ce qui porte à 325 le total des licornes (entreprises privées d’une valorisation supérieure à un milliard de dollars) fintech. Nous avons également assisté à des changements de propriété, comme l’illustrent la vente d’Airbase à Paylocity pour 325 millions de dollars, l’acquisition de Tegus par AlphaSense pour 930 millions de dollars et le rachat de Visible Alpha par S&P Global pour environ 500 millions de dollars.

L’intérêt pour les introductions en bourse dans le domaine de la fintech est clairement en hausse, Klarna, pionnier du BNPL (« buy now pay later »), ayant annoncé son intention de s’inscrire à la cote du Nasdaq dans une fourchette de valorisation comprise entre 15 et 20 milliards de dollars.0F¹ Le succès de cette introduction sera révélateur de l’engouement du marché pour ce segment. Stripe et Revolut pourraient suivre, et le bruit court que Chime envisage de s’introduire en bourse en 2025. Chime, une néo-banque de premier plan, s’est imposée sur le marché en permettant à ses clients de toucher leur salaire deux jours en avance grâce à l’ouverture d’un compte courant Chime.

Selon Forbes, Chime compte la bagatelle de 38 millions de titulaires d’un compte courant, la moitié des clients de Chime considérant la société comme leur principal fournisseur de compte courant. Chime possède ainsi une part de marché de 8,1 %, comparable à celle dont jouissent les mastodontes du marché que sont Wells Fargo (8,5 %) et JP Morgan Chase (7,6 %). Si le fait de toucher son salaire en avance est offert gratuitement par Chime, la société tire des revenus de la perception d’une partie des commissions interbancaires des transactions par carte de débit ou de crédit de ses clients. Alors qu’elle se prépare à faire son entrée en bourse, Chime doit relever le défi de diversifier ses flux de revenus et montrer qu’elle s’est engagée sur la voie de la rentabilité.